Les étudiants qui sortent des sections latin et/ou grec ont plus de chances de réussir leurs études que les autres. C’est ce que montrent les dernières statistiques de réussite dans l’enseignement supérieur flamand. 61 % des élèves diplômés en grec et 53 % des élèves diplômés en latin obtiennent ainsi leur bac dans un délai de trois ans.

La différence avec les autres filières est frappante : les diplômés des filières économie, langues modernes et sciences humaines affichent un taux de réussite en première année d’à peine 20 %. Aux oubliettes, le latin et le grec ?

Ces résultants ne surprennent pas Fabienne Penninckx, professeur de latin et de grec à l’Athénée Fernand Blum (Schaerbeek).

“Étudier le latin et le grec est utile pour les futurs étudiants mais pas uniquement. La différence se marque surtout au niveau de la maîtrise de la langue. Les professeurs d’université constatent de plus en plus souvent que les étudiants ne comprennent pas bien les consignes et ont du mal à s’exprimer dans leurs réponses ou qu’ils manquent de nuance. Pour ça, l’apprentissage du latin et du grec est vraiment utile.”, explique-t-elle.

Mais les atouts liés à apprentissage de ces deux langues présentées cruellement comme mortes ne s’arrêteraient pas là. “Les cours de latin et de grec, c’est aussi l’apprentissage de l’esprit critique, de la philosophie, de la naissance de la démocratie et de notre mode de pensée actuel”, souligne l’enseignante. "Il faut arrêter de dire que tous les élèves qui ne veulent plus de l’école ont leur place dans le qualifiant”

Malgré ces nombreux attraits la section latin-grec peine pourtant à séduire les nouvelles générations d’élèves.

“Cette année, on a dû regrouper les élèves et de cinquième et de sixième secondaire dans une même classe parce qu’ils n’étaient pas assez nombreux. De moins en moins d’écoles proposent une option latin-grec et même pour le latin, ça devient compliqué de séduire les élèves. On a l’impression que les parents ne veulent plus que leurs enfants choisissent autre chose que les options scientifiques ou l’informatique de peur qu’ils ne puissent pas accéder à l’emploi autrement.” observe Didier Mazairac, préfet des études de l’Athénée Fernand Blum.

Notons que Le Pacte pour un enseignement d’excellence prévoit de rendre le latin obligatoire en secondaire jusqu’en troisième année. À partir de 2027, tous les élèves de deuxième et troisième secondaire auront quatre heures de français et deux heures de latin par semaine.

  • Kabe@jlai.lu
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    1 year ago

    Un élève qui choisit lui même grec/latin c’est qu’il est déjà bon ailleurs car si tu as des lacunes dans d’autres matières tu ne va pas t’en rajouter (sauf passionnés). Il y a aussi ceux qui sont poussé par leurs parents pour tel ou tel raison et milieu social mais on se retrouve aussi avec un moyen pour les parents de placer leur enfant dans certaines catégorie de classe qui seront plus scolaire (c’était clairement le cas à une époque, idem pour classe européenne). D’un autre côté les enfants ont de plus en plus de choix face aux parents et pourrait être perçu comme une exclusion sociale alors qu’ils veulent rester avec leurs camarades

    Bref c’est biaisé et rendre obligatoire ca m’a l’air clairement d’être une mauvaise idée

    • Camus (il, lui)@jlai.luOPM
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      1 year ago

      Bref c’est biaisé et rendre obligatoire ca m’a l’air clairement d’être une mauvaise idée

      Clairement